L'enquête sur des meurtres présumés de civils à Gaza close pour manque de preuves
Invoquant un manque de preuves et du ouï-dire, l'armée israélienne a clos lundi, sans donner de suites, l'enquête criminelle sur deux cas supposés de meurtres de civils palestiniens lors de l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza, qui avaient suscité l'indignation en Israël et dans le monde.
L'affaire reposait notamment sur les récits de soldats israéliens lors d'une réunion à huis clos dans une académie militaire. Leurs témoignages, ainsi que des informations faisant état d'actes de vandalisme contre des maisons palestiniennes, avaient été publiés dans la presse israélienne au début du mois.
L'un des cas concernait le meurtre présumé d'une vieille dame tuée par un tireur embusqué et le second décrivait un tireur blessant mortellement une mère et ses deux enfants qui avaient pénétré dans une zone interdite d'accès.
Le procureur en chef de l'armée israélienne, le général Avichai Mendelblit, avait annoncé l'ouverture de l'enquête criminelle lorsque les témoignages de soldats avaient été rendus publics. Mais lundi, il a annoncé qu'il n'y aurait pas de poursuites, affirmant que des éléments cruciaux du récit des soldats étaient fondés sur du ouï-dire.
Le général Mendelblit a expliqué notamment que le soldat qui avait décrit le meurtre de la femme et des enfants avait ensuite précisé lors de l'enquête qu'il n'avait pas assisté à la scène. Il a estimé que les soldats s'étaient montrés négligents dans leurs propos et avaient causé du tort à l'image d'Israël. "Il semble qu'il sera difficile les dégâts causés à l'image et au moral des forces de défense israéliennes et leurs soldats (...) en Israël et dans le monde", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il a ajouté que d'autres enquêtes sur la conduite de l'armée israélienne lors des trois semaines de l'Opération Plomb durci, qui s'est achevée à la mi-janvier, se poursuivraient, sans donner plus de précisions.
L'armée israélienne a utilisé une force sans précédent lors de cette offensive destinée à faire cesser les tirs de roquettes sur Israël, lancée fin décembre contre le Hamas au pouvoir dans la Bande de Gaza. Après une semaine de frappes aériennes sur le territoire palestinien, Tsahal avait lancé deux semaine d'offensive terrestre.
Plus de 1.400 Palestiniens ont été tués, dont plus de 900 civils, selon le Centre palestinien pour les droits de l'Homme, qui a publié une liste des personnes décédées. Israël a contesté ce bilan, assurant que plus de combattants armés que de civils avaient été tués, sans fournir toutefois de liste pour étayer cette affirmation. AP
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