La répression des "chemises rouges" en Thaïlande
Pour la quatrième fois en 40 ans, en Thaïlande l'armée a tiré sur la foule qui demandait plus de démocratie. L'événement n'a pas suscité en Occident la même émotion que la répression de la place Tiananmen en Chine en 1989 et la répression des moines insurgés en Birmanie plus récemment. Et pour cause : le gouvernement qui fait tirer sur la foule est allié des élites occidentales.
La foule, elle, les "chemises rouges", est composée d'ouvriers, de paysans, de laissés pour compte du néo-libéralisme. Elle conteste la légitimité du Premier ministre, et des généraux qui en arrière plan contrôlent le régime. Ces "chemises rouges" soutiennent le millionnaire populiste en exil Thaksin Shinawatra qui lorsqu'il était Premier-ministre a lancé des réformes sociales (notamment il fut le premier à mettre en oeuvre un système de santé gratuite). Mais au sein de ce mouvement contestataire, selon Giles Ji Ungpakorn, professeur de Sciences politiques à l’université Chulalongkorn à Bangkok, des tendances plus autonomes apparaissent qui prennent leurs distances à l'égard de Thaksin et demandent l'abolition de la monarchie. Il ne s'agit donc pas uniquement de "clients" du milliardaire.
La classe dirigeante du pays, pour sa part, est prête à tout pour garder le pouvoir. Le 19 septembre 2006, elle a organisé un coup d'Etat pour renverser le gouvernement de Thaksin Shinawatra récemment réélu, dissout son parti, et organisé des milices (les "chemises jaunes"). Selon Thitinan Pongsudhirak, directeur de l'Institut des études de sécurité à Bangkok interviewé par Christiane Oelrich correspondante de Deutsche Presse-Agentur, si des élections avaient lieu aujourd'hui, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva serait battu et les Chemises rouges prendraient le pouvoir, ce que l'armée et les grandes familles thaïlandaises ne peuvent accepter.
On observe une grande retenue, et un grand embarras, au niveau international à l'égard de la Thaïlande qui est une pièce important de l'ordre économique globalisé (notamment pour le tourisme). Les puissances occidentales ont appelé leurs ressortissants à éviter les zones de tension. A gauche, en Occident, le point de vue des Chemises rouges est relayé au Royaume Uni par la mouvance du Socialist worker's party.
F. Delorca
Nb : pour un traitement particulièrement répugnant du mouvement social thaïlandais dans la presse bourgeoise française, voir Libération du 11 avril - http://www.liberation.fr/monde/0101561444-a-bangkok-la-foule-a-le-droit-de-tout-faire.
http://atlasalternatif.over-blog.com/article-30226050.html
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La classe dirigeante du pays, pour sa part, est prête à tout pour garder le pouvoir. Le 19 septembre 2006, elle a organisé un coup d'Etat pour renverser le gouvernement de Thaksin Shinawatra récemment réélu, dissout son parti, et organisé des milices (les "chemises jaunes"). Selon Thitinan Pongsudhirak, directeur de l'Institut des études de sécurité à Bangkok interviewé par Christiane Oelrich correspondante de Deutsche Presse-Agentur, si des élections avaient lieu aujourd'hui, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva serait battu et les Chemises rouges prendraient le pouvoir, ce que l'armée et les grandes familles thaïlandaises ne peuvent accepter.
On observe une grande retenue, et un grand embarras, au niveau international à l'égard de la Thaïlande qui est une pièce important de l'ordre économique globalisé (notamment pour le tourisme). Les puissances occidentales ont appelé leurs ressortissants à éviter les zones de tension. A gauche, en Occident, le point de vue des Chemises rouges est relayé au Royaume Uni par la mouvance du Socialist worker's party.
F. Delorca
Nb : pour un traitement particulièrement répugnant du mouvement social thaïlandais dans la presse bourgeoise française, voir Libération du 11 avril - http://www.liberation.fr/monde/0101561444-a-bangkok-la-foule-a-le-droit-de-tout-faire.
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