Belgique : une école prend les empreintes digitales des élèves
Wemmel: une école prend les empreintes digitales des élèves
Un appareil de lecture biométrique a été placé à l’entrée d’une école de Wemmel. Il doit servir à contrôler la présence à la garderie des enfants de maternelle et de primaire, en prenant leur empreinte digitale. La décision de l’échevine flamande de l’enseignement de cette commune de la périphérie bruxelloise crée la polémique, surtout dans le camp francophone où l’on dénonce le cavalier seul de l’élue communale, qui n’aurait pas consulté les parents.
Ce genre d’appareil pose de nombreuses questions : que fait-on de ces données? Qui y aura accès? Pendant combien de temps? Quid du respect de la vie privée finalement?
Bernard Carpriau, échevin MR :
Au Conseil communal, on a accepté qu’il y ait un appel d’offres de prix, on a même fait un amendement pour que les parents qui refuseraient la prise d’empreintes digitales – ce qui est tout à fait logique, moi je n’accepterais pas non plus que mon enfant se fasse enregistrer son empreinte digitale – puissent utiliser les badges. Bon, on attend, nous l’avons déjà fait inscrire au conseil d’école pour avis. Donc pas question que ce genre d’appareil soit installé sans l’avis préalable de tout le conseil d’école.1
Un peu tard, sans doute puisque l’appareil est déjà opérationnel (en phase de test) et que l’échevine de l’Enseignement néerlandophone envisage d’étendre son utilisation à toutes les écoles et crèches de la commune. Ce système n’est pourtant pas neuf en Belgique et est déjà utilisé dans une dizaine d’écoles primaires et secondaires. Outre l’aspect sécuritaire (l’école n’est pas accessible à ceux qui ne sont pas enregistrés), il y a également un volet pratique : l’enregistrement des enfants et la facturation des garderies deviennent plus aisés. Un point positif reconnu par Pierre Mertens, échevin CdH, mais qui nuance tout de même :
Ce système-ci a l’avantage d’avoir une facturation correcte, mais facturation correcte ne veut pas dire non plus que les gens vont payer à temps. C’est un problème social, ce n’est pas en mettant un système pareil qu’ils vont pouvoir payer leurs factures. Et la deuxième chose relève évidemment du domaine de la vie privée, nous voulons être certains que cela n’a pas d’atteintes à la vie privée, et là on a de grands doutes.
Pour les prochains appareils, les parents devraient avoir le choix entre l’empreinte et, comme le souhaite la commune, l’utilisation d’un badge. A moins que des réactions très négatives ne forcent l’échevine à faire marche arrière.2