François Hollande et le monde des affaires

Publié le par Charlotte sceptix

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En choisissant comme directeur de campagne le vice-président du Cercle de l’Industrie – lobby réunissant les PDG des principaux groupes industriels français – le candidat de la gauche de droite aux prochaines élections présidentielles a envoyé un signal, on ne peut plus clair, aux marchés financiers : l’alternance ne constituera pas une menace, bien au contraire, pour les classes possédantes.

 

Après José Sócrates, José Luis Zapatero, George Papandréou et Elio Di Rupo, François Hollande sera-t-il le prochain dirigeant socialiste à prétexter la « crise des dettes publiques » pour imposer aux travailleurs l’austérité et la régression sociale ? Au vu du pédigrée de ses responsables de campagne, il y a tout lieu de le craindre : c’est que les principaux conseillers dudit candidat se signalent par leur proximité avec le monde des affaires et leur volonté de rassurer l’Europe des marchés. A moins de quatre mois des élections, un passage en revue des troupes s’imposait.

Pierre Moscovici (directeur de campagne)

Ex-ministre en charge des Affaires européennes dans le gouvernement de Lionel Jospin, Pierre Moscovici est vice-président du Cercle de l’Industrie. Ce lobby, représentant les intérêts des trusts français à l’échelle européenne, a été créé en 1993 par Raymond Lévy, alors président de Renault, et Dominique Strauss-Kahn, qui venait tout juste de quitter le ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur. Partenaire du MEDEF, de l’Institut de l’Entreprise et de la Table ronde des Industriels européens, le Cercle de l’Industrie s’est doté du conseil d’administration bipartisan suivant :

Denis Ranque (président)
Administrateur de CMA-CGM, de Saint-Gobain et du Fonds Stratégique d’Investissement français ; ex-PDG de Thalès

Pierre Moscovici (vice-président)
Membre du Parti socialiste, ancien ministre chargé des Affaires européennes (1997-2002)

Alain Lamassoure (vice-président)
Membre de l’UMP, ancien ministre chargé des Affaires européennes (1993-95)

Jean-Yves Naouri (trésorier)
Directeur des opérations du groupe Publicis. Son frère, Jean-Charles Naouri, a été directeur de cabinet de Bérégovoy à Bercy et associé-gérant de Rothschild & Cie Banque, avant de prendre le contrôle du groupe de distribution Casino, et de devenir l’une des plus importantes fortunes de France estimée, en 2011, à 883 millions d’euros par le magazine écofi Challenges. Jean-Charles Naouri est aussi conseiller de la Banque de France, administrateur de Rothschild & Cie Banque et de Fimalac. Cette dernière holding, chapeautant l’agence de notation Fitch Ratings, appartient à un proche de Laurent Fabius : Marc Ladreit de Lacharrière.

Benoît Potier (administrateur)
PDG d’Air Liquide, administrateur de Danone et de Michelin, vice-président de la Table ronde des Industriels européens

Louis Gallois (administrateur)
PDG d’EADS, administrateur de Michelin, ex-directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement au ministère de la Défense

Pierre-André de Chalendar (administrateur)
PDG de Saint-Gobain, administrateur de Veolia Environnement

Pierre Gadonneix (administrateur)
Président d’honneur d’EDF, ex-administrateur de France Télécom, Elf-Erap, Usinor, Renault

Bertrand Collomb (administrateur)
Administrateur des sociétés Total, DuPont et Reuters Founders Share Company, conseiller de la Banque de France, président d’honneur de Lafarge et ex-vice-président d’Unilever

Michel Sapin (responsable du projet présidentiel)

Ancien ministre délégué à la Justice (1991-92), ministre de l’Économie et des Finances (1992-93), et ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État (2000-02), Michel Sapin pourra, en cas de victoire à la présidentielle, s’appuyer sur ses ex-conseillers : Thierry Aulagnon (directeur de cabinet à Bercy) est membre du comité de direction de la Société générale ; Eric Lombard (conseiller technique à Bercy) est président de BNP Paribas Cardif et du Groupement français des Bancassureurs ; quant à Godefroy Beauvallet (conseiller e-Government au ministère de la Fonction publique), il dirige actuellement le Fonds Axa pour la Recherche.

Les conseillers économiques de François Hollande (1)

Elie Cohen
Directeur de recherche au CNRS et à Sciences Po, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, il est aussi administrateur des firmes EDF Energies Nouvelles, Steria et PagesJaunes, ex-administrateur d’Orange et Vigeo.

Jean-Hervé Lorenzi
Professeur à l’Université Paris-Dauphine, président du Cercle des économistes, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, ex-conseiller du président du groupe Havas et du Premier ministre socialiste Edith Cresson, actuel administrateur de BNP Paribas Assurances, de la Cie financière Edmond de Rothschild, et membre du conseil d’orientation de l’Institut Montaigne, think tank créé par Claude Bébéar (Axa).

Jean-Paul Fitoussi
Président de l’Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE), membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, ex-coordonnateur de la « Commission sur la performance économique et le progrès social » – lancée à l’initiative du président Sarkozy – et président de la sous-commission de la « Commission des Nations-Unies sur la Réforme du système monétaire et financier international », ce chroniqueur du Monde et de La Republicca est aussi administrateur du trust financier italien Sanpaolo IMI, de Telecom Italia et de Banca Sella Holding.

Emmanuel Macron
Ancien membre de la « Commission Attali pour la libération de la croissance » – installée par le président Sarkozy – et actuel associé-gérant chez Rothschild & Cie Banque.

Stéphane Boujnah
Ex-membre de la « Commission Attali pour la libération de la croissance » et conseiller de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, il est aujourd’hui le patron de la branche française du groupe financier espagnol Santander.

Forts de leurs positions dans le monde des mass-médias (Libé, Le Nouvel Observateur, Le Monde), les jeunes loups du capitalisme à la française sont désormais en mesure de faire coup double : dénoncer, à longueur de chroniques ampoulées, les « excès » des marchés financiers, tout en bénéficiant des profits symboliques et, plus encore, matériels associés à leur statut de dirigeants de la haute banque et de la grande industrie. Un économiste tel que Daniel Cohen – membre de l’équipe de campagne de Martine Aubry – a pu ainsi prêcher la bonne parole « régulationniste » dans l’émission de France Télévisions « Fric, Krach et gueule de bois », à l’appui de poncifs sur les traders fous, l’aveuglement libéral et la droite de Reagan et Thatcher, sans que Pierre Arditi, animateur de la soirée, ne juge bon de préciser que cet éditorialiste au Monde siégeait, au même moment, à la banque d’affaires Lazard, au conseil scientifique de la Fondation Jean-Jaurès et au think tank « A Gauche, en Europe », une boîte à idées sociale-libérale créée par Rocard, Strauss-Kahn et Moscovici. La boucle est bouclée.

(1) Pour plus d’informations sur la contribution apportée par ces économistes à la campagne de François Hollande, lire Fanny Guinochet et Gaëlle Macke, « Ces économistes et ces patrons qui soutiennent François Hollande », Challenges, 16 octobre 2011.

Pour en savoir plus sur les travaux de Geoffrey Geuens, vous pouvez lire son ouvrage, La finance imaginaire, aux éditions Aden : http://www.aden.be/index.php?aden=la-finance-imaginaire

 

 

Source : Joli mai

 

 

Portrait d’un homme de gôche (‘ttention, il est zarbi !)

Ce quinquagénaire, entré en politique à 17 ans, a été élu conseiller régional à 24 ans, puis député et maire d’une ville dont les rues manquent d’après lui de « Blancs, whites, blancos ». Il a aussi travaillé pour Matignon.

La politique est son métier. Il n’en a jamais exercé un autre.

Dans le passé, il s’est défini comme « blairiste » ou « clintonien ». Il veut « déverrouiller les 35 heures ». Il est pour l’allongement des annuités pour la retraite. Il veut que les enseignants soient davantage présents dans les établissements scolaires. Il gronde les cheminots dont la grève est « insupportable ». Il réclame une refonte de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Il est favorable au contrôle de l’Europe sur les budgets nationaux. Lors du référendum sur la Constitution européenne, il a défendu le « non » avant de voter « oui ».

Toujours courtois avec Sarkozy (ils se tutoient) il pense que « des hommes et des femmes comme Dominique de Villepin, François Bayrou ou Corinne Lepage peuvent faire partie, d’une majorité de large rassemblement ».

Il dit : « le mot socialisme est dépassé ; il renvoie à des conceptions du XIX° siècle ».

Il est le directeur de la Communication de la campagne électorale de François Hollande (1). Il s’appelle Manuel Valls. Il sera ministre, si les sondages voient juste et si les médias aveuglent bien le peuple.

Théophraste R. (Gardien des valeurs de gauche).

 Le Grand Soir

 

Comment un sous-marin et un chien ont anéanti l’opposition par implosion

Implosion, définition : L'implosion est l'inverse de l'explosion. Elle se produit lorsque la pression externe à un objet est plus grande que celle à l'intérieur et que cette différence est assez grande pour briser la résistance mécanique de ce dernier. Elle se produit soudainement au point de rupture de la résistance et projette les débris vers l'intérieur de l'objet.

D’aucuns me traiteront de conspirationiste, peu m’importe, je vous demande juste de bien étudier l’analyse qui va suivre, avec objectivité, et en essayant d’oublier vos propres convictions, juste le temps de la lecture.

Valls, un sous-marin de l’UMP


Manuel Valls ! Député PS du camp Ségolène Royal. Au soir des résultats des élections internes pour désigner un nouveau premier secrétaire, il a dénoncé une tricherie, et a même décidé de porter plainte pour faux en écriture, concernant les résultats des bureaux de vote de Lille. Il s’est battu pour obtenir un nouveau vote, traitant ainsi Martine Aubry de tricheuse et de menteuse.
Frédéric Lefebvre, bien que je ne l’apprécie pas du tout, a pour une fois, fait mouche dans son discours, jugeant que le parti socialiste avait implosé à la suite du scrutin contesté, remporté par 42 voix près par M. Aubry face à S.Royal. « Ce parti qui a décidé de ne pas choisir, a implosé. Il vient de désigner de justesse une première secrétaire minoritaire déjà contestée sur qui pèse le soupçon de la fraude ». Il évoque également « un parti affaibli et coupé en deux, avec deux camps qui ne se respectent pas…pire, qui se haïssent ».
Joli coup Manu. Difficile de ne pas te considérer comme un sous-marin de l’UMP, quand on connaît ton copinage avec Nicolas Sarkozy, et l’estime réciproque que vous partagez :
- "Dans dix ans, ce sera le meilleur des socialistes, mais d'ici là, ils l'auront tué." Ces propos tenus par Nicolas Sarkozy à l'égard de Manuel Valls dans Le Parisien, traduisent bien la relation et l'état d'esprit des deux hommes.
-  Qui répondait par : "La présidence est marquée par une hyperprésence. Cela ne me choque pas. Les Français souhaitent un président de la République très actif" - "Cette action, cette présence correspondent à une société moderne, à une démocratie moderne même si cela change la nature progressivement de nos institutions".- Source LCI

 

Ne Mélenchon pas gauche et gôche

Là, je vais sans doute m’attirer les foudres de beaucoup de mes proches ; qu’à cela ne tienne, j’espère qu’ils me pardonneront, et je souhaite du fond du cœur que ce soient mes détracteurs à venir qui aient raison.
Mélenchon ! Dissident du PS qu’il trouve trop à droite ; sympathisant illico avec le PC dont il partage certaines idées. Oui, c’est bien ; mais c’est bien pour qui ? Même si l’ami Méluche partage l’anti-européanisme, l’anti-capitalisme, l’anti-libéralisme (ce qui est déjà suffisant pour quitter le PS), partage t’il le marxisme, ce réel fondement du PC ? Ben non, pas vraiment. Alors pourquoi dans ce cas, ne s’est-il pas cantonné à son parti de gauche, qu’il venait de créer, et aller tout de suite s’acoquiner avec le PC, fondant très vite le front de gauche ? Pour des raisons électorales ou pour des convictions politiques ? Si c’était « électoral », mieux valait rester au PS, il aurait eu plus de voies ; mais si c’était « politique », pourquoi ne pas en rester au PG, son propre parti ? Oui, mais non, vous allez me dire : c’est un peu les deux ! Réponse juste, mais un peu facile.
Commençons par analyser les conséquences : il suffit déjà, d’aller lire bellaciao.fr, pour voir que les vrais communistes, encartés au PC ou pas, ont pris leurs distances avec le PC depuis sa mélenchisation. Il faut reconnaître aussi que M.G Buffet, amie de longue date de Mélenchon, modère quelque peu ses discours, les socialistisant, depuis les alliances en front de gauche. J’ai personnellement été très déçu de sa prestation lors de la dernière fête de l’humanité.
Il existe depuis plusieurs années, une dérive vers la droite de tous les partis, dérive douce, discrète, mais sensible. Regardez donc les idées du PC actuel, et relisez Jaurès, qui n’était que…socialiste ! Cette dérive, au niveau du PC, s’accentue profondément, en se fondant dans le front de gauche. Certes, l’union fait la force, mais à s’éloigner de ses convictions, La Force n’est plus avec toi («(Jean-) Luc, je suis ton père » ;-)).

Un chien dans un jeu de quilles

Jusque là, encore, rien ne me choquait vraiment : le PC n’est plus ce qu’il était, pour telle ou telle raison, le PS devient un centre gauche ; si tu te sens encore un peu socialiste, c’est normal que tu ailles voir ailleurs, donc bravo Jean-Luc pour ton claquage de porte. Et allez, soyons généreux dans nos jugements, bravo le PG et le PC pour votre association en front de gauche, l’union de la gauche anti-libérale.
Par contre, là où j’ai commencé à me poser des questions, c’est lors des dernières élections régionales. Argh ! Le front de gauche cherche à s’élargir au NPA. Union de la vraie gauche qu’ils disent. Mais moi, communiste dans l’âme, je ne veux pas qu’on m’oblige à voter pour un dissident du PS, associé à un PC bien plus à droite que le socialisme de Jaurès. Dans ma région, ça allait même plus loin que ça, car le front de gauche, en liste commune avec le NPA, avait conclu un accord avec…Europe écologie pour le deuxième tour ; le moins bien placé des deux devant se désister pour l’autre. A l’approche du premier scrutin, Europe écologie a même failli faire liste commune avec le PS (pour faire barrage à un certain G.F). Sans gratter bien plus profond, on voyait donc que le militant NPA devait s’engager à voter PS au deuxième tour.
Voilà donc le NPA divisé lui aussi ; bravo monsieur Mélenchon ; vous seriez vous aussi un sous-marin de l’UMP que vous n’auriez pas agi autrement … Un vrai chien dans un jeu de quilles.

 

Mission accomplie pour nos deux trublions socialistes : la voilà belle et bien, l’implosion de l’opposition.
- Valls explose le PS de l’intérieur
- Mélenchon achève le PC déjà en déroute
- Le Front de Gauche éteint la braise du NPA qui aurait pu..., qui sait, …


Vous me direz, il reste toujours LO ou l’anarcho-syndicalisme  …

 

 

Source :  Le blog de Chien Guevara

 

 

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