Le FMI exige plus d'austérité en Espagne
Après l'aide européenne aux banques espagnoles, le Fonds monétaire international presse l'Espagne de présenter un plan de réformes «clair et cohérent» avec de nouvelles hausses de TVA et des baisses de salaires.
La pression se fait de plus en plus forte sur l'Espagne. Six jours après l'accord européen sur une aide financière pour son secteur bancaire sans mesure d'austérité en échange, Madrid se voit pressé par le FMI de ne pas s'en tenir seulement à ses établissements financiers. Signe que les conditions de l'aide européenne devraient aller bien plus loin.
Dans son rapport annuel, le FMI explique que Madrid doit s'efforcer d'utiliser au mieux les 100 milliards d'euros d'aide que lui ont promis ses partenaires de la zone euro, afin notamment d'achever la restructuration de son secteur financier. «Les objectifs à moyen terme sont globalement adéquats mais une trajectoire adoucie pourrait être appropriée en période de faiblesse extrême», précise le Fonds dans son rapport.
Le FMI ne participera pas au chèque que va signer l'Eurozone, mais a obtenu un rôle de supervision dans ce plan de sauvetage, et a profité vendredi de la publication des conclusions de sa mission en Espagne pour donner ses premières instructions. «Le gouvernement doit être salué pour avoir assuré un soutien crédible au secteur financier», écrit le FMI, ce qui servira à «financer l'assainissement, la restructuration et la recapitalisation» des banques.
Mais selon l'institution internationale, cette aide doit aussi être accompagnée d'un «ensemble complet de réformes dans d'autres domaines», dont une hausse immédiate de la TVA et une nouvelle baisse des salaires des fonctionnaires. Et ce, pour «aider à rétablir la confiance et remettre l'économie sur le chemin de la croissance et de l'emploi», alors que l'Espagne est en récession et que le taux de chômage y est le plus élevé du monde industrialisé (24,44%). «Il sera essentiel de communiquer cet ensemble de réformes de manière claire et cohérente», ajoute le FMI.
Ces mesures pourraient être annulées uniquement si les objectifs de réduction de déficit sont atteints. Et dans ce domaine, le FMI se montre d'emblée pessimiste. Ainsi le but d'un déficit à 5,3% du PIB, que vise l'Espagne, sera «probablement raté», le fonds appelant d'ailleurs l'Union européenne à assouplir ses exigences en la matière. Pour s'en sortir, le pays doit notamment «poursuivre les privatisations de manière agressive», identifier «les banques non viables», ce qui implique de les laisser faire faillite, et «mettre en garde immédiatement certaines régions et intervenir rapidement» si elles ne rééquilibrent pas leurs comptes.
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