Les Bourses du Golfe rouvrent aujourd’hui dans la fébrilité

Publié le par sceptix


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30/11/2009

Les difficultés financières de Dubaï devraient peser aujourd'hui lundi sur les places boursières du Golfe à leur réouverture, prédisent des économistes, qui estiment toutefois que l'onde de choc pourrait avoir été atténuée par le long week-end de la fête de l'Adha.
« Je m'attends à voir la Bourse de Dubaï chuter lorsqu'elle rouvrira lundi d'au moins 2 à 3 % », a indiqué à l'AFP l'analyste financier saoudien Ali Daqaq. « Le secteur bancaire sera le plus touché en raison de l'exposition aux prêts et du risque d'un non-remboursement de la dette », a-t-il ajouté.Toutes les Bourses arabes du Golfe sont fermées depuis jeudi pour la fête de l'Adha, ce qui leur a permis de ne pas avoir à encaisser en direct l'annonce mercredi par Dubaï de la demande d'un moratoire d'au moins six mois sur la dette de son conglomérat Dubai World.
L'annonce a été très mal accueillie jeudi par les marchés asiatiques et européens et vendredi par le marché américain, les investisseurs redoutant une insolvabilité de Dubaï pour sa dette publique de 80 milliards de dollars.
Sur les sept places du Golfe, les Bourses de Dubaï et d'Abou Dhabi sont les seules à rouvrir lundi. Celle de Koweït suivra mardi tandis que le marché saoudien, le plus important en termes de capitalisation, reste fermé jusqu'à samedi.
Le délai donné aux marchés depuis mercredi pourrait réduire l'impact de cette annonce, le premier choc ayant été absorbé par les autres Bourses dans le monde, selon des économistes. « Les fondamentaux du marché indiquent que le marché local devrait être affecté négativement par l'annonce, notamment les banques et l'immobilier », note l'économiste émirati Nasser ben Ghaith.
« La réaction des marchés dans le monde était psychologique et elle était très forte. Je m'attends à ce que la réaction ici soit moins forte car le premier choc a été absorbé par les marchés mondiaux », ajoute-t-il. Abou Dhabi et Dubaï sont de petits marchés avec peu d'opérateurs, souligne-t-il, en disant redouter que des manœuvres influencent les tendances sur ces marchés.
Mais le règlement boursier des Émirats stipule que la valeur des actions ne peut excéder dix pour cent à la baisse en une seule séance de cotation.
Les Bourses de Dubaï et d'Abou Dhabi n'auront toutefois que deux jours de cotation avant de fermer de nouveau jusqu'à samedi pour la fête nationale.
En dehors des Émirats, certains investisseurs craignent la contagion. « Même ici en Arabie saoudite, les gens parlent de se retirer du marché à sa réouverture samedi, redoutant l'impact de l'exposition des banques à la dette de Dubaï », indique M. Daqaq.
L'économiste saoudien Abdelwahab Abou-Dahesh s'attend à un krach boursier. « Je m'attends à ce que les Bourses du Golfe plongent comme en septembre 2008 » à la suite de la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, a-t-il dit.
Le manque de transparence sur la manière dont Dubaï va régler ses problèmes n'aide pas les investisseurs. Le chef de la Commission suprême fiscale de Dubaï, cheikh Ahmad bin Saeed al-Maktoum, a promis jeudi de fournir « la semaine prochaine » plus d'informations sur la stratégie de l'émirat. « Il est important que le gouvernement de Dubaï apporte des nouvelles réconfortant le marché », a dit M. Ben Gaith.
Le quotidien al-Bayan, organe du gouvernement de l'émirat, s'y est essayé dès dimanche. « Dubaï compte une infrastructure économique très solide », peut-on lire dans ses colonnes où sont jugées « exagérées » les craintes mondiales actuelles qui « se dissiperont rapidement ».
L'Orient-Le Jour
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