Réflexions sur la crise économique

Publié le par sceptix

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Note aux lecteurs: Comme la dernière fois, je m’excuse de ne pouvoir poursuivre ma série d’articles sur le SIDA de société. Un projet accapare trop mes réflesions à ce moment-ci, en plus de mon travail régulier, je n’y arrive tout simplement pas. Je vous offre donc simplement quelques informations et réflexions sur le contexte économique.

Vues sur la crise économique.

Les autorités gouvernementales espèrent sans doute qu’elle vont réussir à sortir l’économie de son marasme par les seules vertus de la croissance. C’est pourquoi tout est fait en ce moment pour tenir aller l’enthousiasme autour de la Bourse et pour monter en épingle la moindre nouvelle positive.

 Peut-être nos autorités réussiront-elles leur pari. Je l’espère vivement. Mais ce n’est pas certain, loin de là. Vaut mieux se préparer pour un nouveau choc financier et, pour ceux qui ont des économies ou des réserves d’investissement, de les mettre à l’abri dans des véhicules d’obligations ou de titres très défensifs comme les aurifères.

 Pourquoi? Quelques aperçus.

Les banques n’ont rien changé à leurs pratiques spéculatives. Alors qu’une banque devrait être uniquement une place où les épargnants déposent leur argent et qui réalise un profit à partir de prêts aux entreprises et aux individus, les plus grandes banques d’Occident sont encore et toujours des casinos à haut indice d’octane.

 Il y a eu à ce jour quelque 150 banques qui ont fait faillite aux États-Unis, dans la plupart des cas au niveau des banques régionales qui ont coulé à cause de troubles dans le secteur des hypothèques commerciales.

 Or, le taux de chômage réel aux Etats-Unis, selon la mesure plus réaliste U6 du Department of Labor (on nous sert toujours la mesure mensongère U3, selon laquelle le taux de chomage est maintenant à 10,6%) est d’environ 20%. C’est-à-dire qu’un Américain sur cinq est sans emploi. Il est inévitable qu’avec un tel passif à traîner, le secteur commercial va souffrir de plus en plus et causer de plus en plus de problèmes aux banques. Après la crise de l’immobilier résidentiel, déclenchée en 2007, il est à peu près certain que nous aurons une crise de l’immobilier commercial. Quand? Difficile à dire, mais ça se dessine de plus en plus clairement à l’horizon.

 Or, les banques sont toujours assises sur des montagnes de portefeuilles composés de déchets qu’on appelle de façon polie des dérivés. Tout comme la crise de l’immobilier résidentiel a ébranlé ces montagnes dans leurs assises, la crise du côté commercial va faire de même.

 Les banques auront donc besoin d’un nouveau sauvetage. Mais cette fois-ci, la cavalerie ne pourra pas se porter à leur secours.

 Pourquoi? Parce que le gouvernement américain est sur-sur-surendetté, tout comme nombre d’autres gouvernements d’Europe. Le déficit accumulé projeté jusqu’en 2019 est de 9 trillions de dollars, et c’est sans compter toutes ses obligations que l’État américain doit rencontrer – et ne peut rencontrer! – pour Medicare et la Sécurité Sociale. Déjà, en ce moment, 50% des bons émis par le Trésor américain sont acheté par la Réserve Fédérale. C’est un cercle vicieux d’endettement où une institution techniquement en faillite, la Fed, imprime de l’argent pour acheter des titres de dette d’un gouvernement en banqueroute. Pendant ce temps, les créditeurs habituels des Etats-Unis (Chine, Inde, Japon, etc.) oeuvrent doucement à trouver d’autres actifs pour remplacer leurs réserves de dollars américains (euro, yen et, de plus en plus, de l’or). À un moment, une crise de confiance va frapper et ces créditeurs vont cesser de financer la boulimie d’endettement américaine.

 On peut donc s’attendre à une chute profonde du dollar américain, d’une hausse des taux de la Fed pour tenter d’éviter l’hécatombe et d’un niveau de destruction dans l’économie américaine comme on n’en a pas vu depuis la Grande Dépression. L’économie américaine va couler à pic et entraîner dans sa chute une bonne partie de l’Europe et du Canada.

Espérons que cette croissance à laquelle on veut nous faire croire va tenir le coup. Sinon, vaut mieux avoir mis son cochonnet à l’abri. Et bien sûr, cela suppose que le cochonnet ne se fera pas complètement ruiner par les vents de l’inflation qui risquent de souffler après la débandade.

 

les 7 du Québec

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