RETOUR AU MEILLEUR DES MONDES

Publié le par Charlotte sceptix

B  I  B  L  I  O  T  H  E  Q  U  E ~ V  I  R  T  U  E  L  L  E
 

ALDOUS HUXLEY

RETOUR
AU MEILLEUR
DES MONDES

Le titre original de cet ouvrage est:

BRAVE NEW WORLD REVIS1TED

Traduit de l'anglais par Denise Meunier

Les extraits cités du Meilleur des Mondes ont été empruntés à la traduction de Jules Castier
 
 

TABLE DES MATIÈRES

- PREFACE

I. - Surpopulation

I. - Quantité, Qualité, Moralité

III. - Excès d'organisation

IV. - La propagande dans une société démocratique

V. - La propagande dans une dictature

VI. - Comment convaincre le client

VII. - Le lavage de cerveau

VIII. - Persuasion chimique

IX. - Persuasion subconsciente

X. - Hypnopédie

XI. - Être instruit pour être libre

XII. - Que faire ?
 
 

Les notes représentées avec des numéros entre parenthèses (x), sont regroupées en dernière page.

     
PREFACE
L'essence du bel esprit peut devenir la substance même du mensonge. Si élégante et amie de la mémoire qu'elle soit, la concision ne peut jamais, dans la nature des choses, rendre compte de tous les faits composant une situation complexe. Sur un pareil thème, on ne peut être concis que par omission et simplification, deux procédés qui nous aident à comprendre, certes - mais, dans bien des cas, de travers - les formules adroitement tournées de l'abréviateur et non pas l'immense réalité ramifiée dont ces notions ont été abstraites avec tant d'arbitraire.

Il est vrai que la vie est courte et la connaissance sans limites : personne n'a le temps de tout savoir et dans la pratique, nous sommes généralement contraints de choisir entre un exposé trop court ou point d'exposé du tout. L'abréviation est un mal nécessaire et celui qui la pratique doit essayer de se tirer le mieux possible d'une tâche qui, bien qu'intrinsèquement mauvaise, vaut encore mieux que rien. Il faut qu'il apprenne à simplifier sans aller jusqu'à déformer. Il faut qu'il apprenne à faire porter toute son attention sur les éléments essentiels d'une situation, mais sans négliger trop des à-côtés qui nuancent la réalité. De cette façon, il parviendra peut-être à restituer non pas toute la vérité (car elle est incompatible avec la brièveté dans la plupart des sujets importants) mais considérablement plus que les dangereuses approximations qui ont toujours été la monnaie courante de la pensée.

Le problème de la liberté et de ses ennemis est énorme, ce que j'en ai écrit est certainement trop Court pour qu'il soit traité comme il le mérite, mais j'en ai au moins effleuré de nombreux aspects. Chacun d'entre eux a peut-étre été simplifié à l'excès dans l'exposé, mais ces esquisses successives se superposent pour former un tableau qui, je l'espère, donne au moins une idée de l'immensité et de la complexité de l'original.

Seuls manquent (non parce qu'ils sont négligeables, mais pour des raisons de simple commodité et parce que je les ai déjà étudiés en d'autres occasions) les ennemis mécaniques et militaires de la liberté - les armes et la « quincaillerie » qui ont si puissamment renforcé l'étau dans lequel des maîtres du monde broient leurs sujets et les préparatifs, plus ruineux encore, de guerres toujours plus insensées parce qu'elles sont autant de suicides. Le lecteur devra replacer les chapitres qui suivent devant cette sombre toile de fond : révolte et répression en Hongrie, bombes H, coût de ce que chaque nation qualifie de « défense », interminables, colonnes de jeunes gens sans uniforme, blancs, noirs, rouges, jaunes, marchant docilement vers la fosse commune.
 
 
 
 
 

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