La vérité sur Sarah Palin
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 Sarah Palin a accordé jeudi une entrevue au journaliste du réseau ABC Charles Gibson, à Fairbanks, en Alaska. |
Richard Hétu La Presse
1) La gouverneure d’Alaska est-elle la mère de Trig Palin?
Sarah Palin a bel et bien donné naissance à son dernier enfant, Trig Paxson Van Palin, le 18 avril, soit un mois plus tôt que prévu et un mois seulement après avoir annoncé sa grossesse au public. Ces circonstances ont contribué à la diffusion sur l’internet d’une rumeur voulant que sa fille aînée, Bristol, âgée de 17 ans, soit la mère du petit Trig. La rumeur a incité les Palin, au début du mois de septembre, à annoncer que Bristol était enceinte de cinq mois, ce qui exclut la possibilité qu’elle ait donné naissance à Trig en avril.
2) A-t-elle déjà tenté de mettre des livres à l’index à Wasilla ?
Elle n’a jamais, à titre de mairesse de Wasilla, tenté d’interdire des livres de la bibliothèque municipale. Elle n’a pas non plus dressé la longue liste de livres à interdire qui circule sur l’internet et dans laquelle on trouve plusieurs classiques, dont Les raisins de la colère, de John Steinbeck, et Orange mécanique, d’Anthony Burgess. Elle a cependant abordé la question avec la bibliothécaire municipale, Mary Ellen Emmons, à au moins deux reprises après avoir accédé à la mairie de Wasilla, en 1996. Selon un journal local, elle aurait notamment demandé à la bibliothécaire comment elle réagirait si on lui demandait d’interdire des livres. La bibliothécaire a répondu qu’elle refuserait. En janvier 1997, Sarah Palin a congédié la bibliothécaire puis l’a réembauchée après que des citoyens se furent portés à sa défense.
3) Croit-elle au créationnisme ?
Elle n’a jamais répondu directement à cette question, se contentant de dire qu’elle croit en «un créateur». Lors d’un débat en 2006, elle s’est cependant dite en faveur de l’enseignement du créationnisme parallèlement à la théorie de l’évolution dans les écoles publiques.
4) Était-elle pour ou contre le «pont vers nulle part» ?
Ce fameux pont, qui devait relier une ville de 9000 habitants à un îlot de 50 âmes, a acquis une importance mythique dans la campagne présidentielle. Sarah Palin se targue de s’être opposée à ce projet de plusieurs centaines de millions de dollars, devenu un symbole de la corruption en Alaska. Or, elle a bel et bien fait campagne en faveur de la construction de ce pont lors de sa campagne au poste de gouverneur de l’Alaska. Elle s’est opposée au projet seulement après que le Congrès eut décidé de lui retirer son appui.
5) Voit-elle un lien entre le réchauffement climatique et l’activité humaine ?
En décembre dernier, Sarah Palin a répondu à cette question par la négative dans une entrevue publiée sur le site internet Newsmax. «Un changement de l’environnement touchera l’Alaska plus qu’un autre État, en raison de sa situation géographique, a-t-elle dit. Je ne suis pas de ceux, toutefois, qui attribuent cela à l’activité de l’homme.» Dans une entrevue avec Charles Gibson, jeudi, elle a cependant nié avoir déjà défendu une telle position et affirmé que «les activités humaines peuvent certainement contribuer à la question du réchauffement et du changement climatiques». Et d’ajouter : «John McCain et moi-même sommes d’accord pour dire qu’il faut faire quelque chose à ce sujet.»
6) Croit-elle que la guerre en Irak fait partie d’un plan divin ?
Elle s’est défendue de croire une telle chose lors de son interview avec Charles Gibson, de la chaîne ABC. Cependant, dans une allocution prononcée en juin dernier, elle a affirmé : «Nos leaders nationaux envoient des soldats américains pour une tâche qui vient de Dieu.» Selon elle, il n’y a pas de différence entre cette phrase et la célèbre déclaration d’Abraham Lincoln, qui avait répondu à un politicien du Nord qui se réjouissait que Dieu soit avec les soldats de l’Union : «Monsieur, mon souci n’est pas que Dieu soit de notre côté ; mon plus grand souci est d’être du côté de Dieu, car Dieu a toujours raison.»
7) A-t-elle fait partie d’un parti sécessionniste en Alaska ?
Non, mais son mari, Todd, a été membre de l’Alaskan Independence Party (AIP) d’octobre 1995 à juillet 2000. Sarah Palin a cependant assisté à la convention de l’AIP, tenue à Wasilla en 2000. Elle a aussi envoyé un message vidéo aux membres de l’AIP lors de leur convention en 2008, les exhortant à continuer leur «bon travail». Ce parti milite pour la tenue d’un référendum sur l’indépendance de l’Alaska.
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Le mari de Sarah Palin convoqué comme témoin
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| Todd Palin en compagnie de sa femme, Sarah. |
Agence France-Presse
Juneau
Le mari de la candidate républicaine à la vice-présidence américaine Sarah Palin a été convoqué par une commission d'enquête comme témoin sur un possible abus de pouvoir de son épouse qui gouverne l'Alaska, a-t-on appris vendredi de source parlementaire.
Todd Palin, père des cinq enfants de la colistière du candidat républicain à la Maison Blanche John McCain, fait partie des 13 personnes appelées à témoigner sous serment pour tenter d'élucider cette affaire potentiellement explosive, dite du «Troopergate».
Mme Palin est soupçonnée d'avoir licencié abusivement le 11 juillet le chef de la sécurité publique de l'Alaska, selon l'accusation, au motif que celui-ci aurait refusé de licencier un agent de police qui se trouvait être son ex-beau frère. Ce dernier était engagé dans un divorce houleux avec la soeur de la gouverneure.
Parmi les 12 autres personnes convoquées figurent le chef de cabinet de son épouse et son adjoint. Mme Palin elle-même n'a pas été appelée à témoigner.
Selon les règles en vigueur au parlement de l'Alaska, qui siège dans la capitale Juneau, ces convocations doivent encore être approuvées par la présidente du Sénat local, Lyda Green.
Mme Green, comme Mme Palin, est républicaine et originaire du village de Wasilla, dont Mme Palin fut maire, mais elle est aussi son adversaire politique et les observateurs ne s'attendent pas à ce qu'elle annule la procédure.
Mme Palin, qui a rejeté les accusations d'abus de pouvoir, avait affirmé lors de
l'ouverture de l'enquête fin juillet, alors qu'elle n'était pas encore membre du «ticket» présidentiel républicain, qu'elle y coopérerait pleinement.
Mais depuis, sept hauts responsables de l'administration de l'Alaska et membres du cabinet de Mme Palin ont annulé ou refusé des entretiens avec les enquêteurs.
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