La propagation de la crise en Europe confirme la disgrâce de l'euro

Publié le par sceptix

 

LONDRES (AFP) — La propagation de la crise financière en Europe a amplifié lundi la chute de l'euro, tombé sous 1,35 dollar, et consacré le yen comme valeur montante, la devise nipponne touchant des plus hauts face aux monnaies européenne et américaine.

Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,3482 dollar contre 1,3781 dollar vendredi soir. Il a touché un nouveau plus bas face au dollar depuis plus quatorze mois, à 1,3469 dollar.

Le yen a tiré parti au contraire du faible coût de l'emprunt au Japon.

Ainsi, l'euro baissait fortement face à la monnaie nippone à 135,96 yens à contre 145,16 vendredi soir, après avoir même touché un plus bas depuis septembre 2005 à 135,58 yens pour un euro.

Le dollar était lui aussi en forte baisse face à la monnaie nippone à 100,84 yens contre 105,27 yens à la fin de la semaine dernière, après s'être effrité jusqu'à 100,24 yens pour un dollar, un plus bas depuis sept mois.

Face au dollar, la monnaie unique n'a cessé d'enchaîner les plus bas, tombant à un niveau plus atteint depuis le 23 août 2007, à 1,3469 dollar pour un euro. Elle cumule ainsi une perte de 16% par rapport à son record historique du 15 juillet à 1,6038 dollar.

Si le dollar a profité de l'adoption définitive du plan Paulson par le Congrès vendredi, l'euro a souffert de la propagation de la crise financière en Europe et des divergences affichées encore lundi par les ministres européens des Finances sur l'opportunité d'un plan paneuropéen de secours aux banques.

"Les investisseurs sont nerveux quant à la capacité des officiels européens à s'occuper de la crise du crédit de manière coordonnée", a expliqué Andrew Busch, de BMO Capital Markets.

Pour l'analyste, "aucun changement majeur" n'est ressorti de la réunion samedi à Paris d'un G4 entre dirigeants allemand, britannique, français et italien, qui n'est pas allé au-delà des déclarations d'intention.

Michael Ramon Klawitter, de Dresdner Kleinwort, énumérait les éléments qui ont participé à la chute de l'euro: "le manque d'approche commune à l'échelle européenne, le niveau élevé d'endettement dans le système bancaire européen ainsi que le fait que les statuts de la BCE ne la placent pas comme prêteur en dernier ressort".

Dans leur majorité, les analystes s'accordent sur le fait que la monnaie européenne avait été sur-évaluée jusqu'à présent et qu'elle accuse une correction aggravée par la crise.

"L'euro est dans une passe difficile et va certainement tester le seuil de 1,30 dollar plus tôt qu'anticipé", ont commenté les analystes de Barclays Capital, ajoutant que ce déclin serait encore plus patent face aux monnaies à faible rendement, yen et franc suisse en tête.

"Malgré l'adoption du plan Paulson, le Dow Jones continue de chuter, et ces conditions de marchés fragiles pourraient continuer à soutenir le yen", a estimé David Rodriguez, de DailyFX.

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