Face à la crise, New York envisage de réduire ses effectifs de pompiers et de policiers

Publié le par sceptix

Le maire de New York contraint de congédier les héros de l’Amérique
RECESSION | Face à la crise, New York envisage de réduire ses effectifs de pompiers et de policiers, héros de tout un pays depuis les attentats du 11 septembre 2001.

 



© DANIELLA ZALCAM | Le pompier Greg DeSousa – malgré d’exceptionels états de service – faisait partie des six pompiers congédiés par la ville de Yonkers, au nord de New York. Il a heureusement pu être réintégré grâce à ses quelque 300 collègues, qui ont offert de travailler un jour gratuitement pour payer mon salaire et celui de ses compagnons.

JEAN-COSME DELALOYE NEW YORK | 04.02.2009 | 00:02

Quand la sirène a retenti dans la caserne de pompiers de Yonkers vers 10 heures du matin le 30 décembre dernier, Greg DeSousa, 35 ans, n’avait plus que deux jours de travail avant d’être licencié. Il faisait partie d’un contingent de six pompiers, dont la ville au nord de New York avait décidé de se séparer. «Ce jour-là, je ne pensais pourtant qu’à ma mission et rien d’autre», raconte-t-il dans un café de Yonkers.

Quelques minutes plus tard, Greg DeSousa pénétrait dans un immeuble en flammes. «L’incendie avait pris au 1er étage», poursuit-il. «Dans ce genre de cas, l’endroit le plus dangereux est l’appartement situé juste au-dessus. Là, il y avait un enfant de 2 ans, un autre de 8 ans et une femme paniquée qui tenait un bébé dans ses bras. J’ai pris le petit garçon de deux ans dans mes bras, car j’avais peur de ne pas le retrouver à cause de la fumée, et j’ai évacué le reste de la famille».

Mesure impopulaire
Le sauvetage n’a pas empêché Greg DeSousa de se faire licencier pour des raisons économiques. Comme New York, Yonkers, une ville de 200 000 habitants adjacente au Bronx, subit la crise de plein fouet. Si bien que la Municipalité a dû recourir à une mesure très impopulaire, se séparer de six de ses pompiers et de onze de ses policiers.

A New York, Mike Bloomberg, le maire, a proposé, le 30 janvier, des coupes budgétaires d’un milliard de dollars. Il prévoit de supprimer jusqu’à 23 000 emplois dans la fonction publique (enseignants, policiers, pompiers et personnels administratifs).

Dans un rapport interne que s’est procuré la semaine dernière la chaîne de télévision NY1, Salvatore Cassano, responsable des pompiers de New York, est pessimiste. Plusieurs casernes sont sur le point d’être fermées et les effectifs réduits. Une perspective qui provoque la mobilisation des syndicats de pompiers et de policiers.

Après plus de huit ans dans le corps des pompiers de Yonkers, Greg DeSousa s’est retrouvé le 2 janvier sans emploi, sans salaire ni allocation de chômage et avec la perspective de perdre son assurance-maladie, jusqu’ici payée par la Municipalité.

De maigres allocations de chômage
Dans l’Etat de New York, le montant des allocations de chômage qu’une personne touche chaque semaine ne représente que le 1/26e du salaire total gagné sur trois mois dans l’année qui a précédé le licenciement. Et sur une année, un chômeur n’a le droit de toucher que 26 semaines d’allocations.

Le sauvetage d’Andrea Archer, la grand-mère de Spencer, 2 ans, et de Devine, 8 ans, le 30 décembre dernier, a néanmoins eu une conséquence heureuse sur la vie de Greg DeSousa, un homme qui avait participé au déblayage du World Trade Center au lendemain du 11 septembre. Après deux semaines de chômage, il a pu être réintégré grâce à un accord entre le syndicat des pompiers de Yonkers et la mairie. «Les quelque 300 pompiers de la ville ont offert de travailler un jour gratuitement d’ici au 30 juin pour payer mon salaire et celui de mes cinq collègues licenciés», glisse-t-il.

Avenir incertain
«Aujourd’hui, je suis mitigé, confie-t-il. Je suis heureux d’avoir de nouveau un travail, mais suis conscient que nous pourrons nous retrouver dans une situation similaire, voire pire, dans quelques mois, car les comptes de la ville sont dans le rouge».

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Publié dans USA

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