Antiaméricanisme primaire ou lucidité sur "le rêve américain" qu'ON tente de nous imposer ?

Publié le par sceptix

La plupart des Américains ont peur de s'indigner
Par Joe Bageant & Ken Smith
19 juin 2008

L'histoire du délinquant sexuel condamné Stokes (Un temps de vieux chiens) a causé une avalanche de courriels poignants et souvent terrifiants, décrivant d'autres victimes de notre système. Certaines n'ont que dix ans, d'autres sont des mères célibataires qui travaillent ou des retraités dont les vies ont été ruinées par notre État de plus en plus répressif. Un État qui tire de plus en plus de profit en infligeant de la souffrance à ses citoyens à travers un nombre toujours croissant de lois et de réglements.

La majorité des Américains ne ressent rien des persécutions organisées par l'État contre leurs concitoyens. Ils ne ressentent rien parce qu'ils ont peur de se permettre de se sentir indignés. Et parce que leur gouvernement les a conditionné à ne pas ressentir de colère publique. Il y a des conséquences sociales (être exclu) si l'on dit de telles choses à voix haute. Il y a même encore plus de conséquences si l'on agit selon ces sentiments là. Les citoyens sont profondément effrayés par ces conséquences. La conclusion est qu'ils ont peur de leur gouvernement.

Mais, aussi longtemps que ces citoyens prétendent que rien n'est en train de se produire, ils croient qu'ils sont en sécurité. La sécurité, croient-ils, c'est d'être sous le radar de l'administration, que ce soit le fisc, l'immigration, ou le flic dans le rétroviseur. Malheureusement, à la fois le radar et l'administration appartiennent à un État de surveillance et de répression en expansion. Alors rester sous le radar signifie se plier davantage toute sa vie.

Et puis un jour il devient impossible de se plier plus bas. La botte descend aussi bas que possible sur la terre impitoyable. La botte commence à broyer les gens simplement par despotisme écrasant. Même si les gens tendent à donner au despotisme un visage et un nom, le despotisme n'est pas un homme, ni une femme, ni un gouvernement. C'est une atmosphère, un environnement, un monde auquel est accordé la permission d'exister par les gens dont la culture et l'esprit sont rendus nécrotiques par la peur. Dont la capacité de compassion, de respect, de révérence même, pour la liberté d'autrui, et par conséquent pour la liberté, s'est éteinte.

La nuit totalitaire ne tombe pas tout d'un coup sur les gens. D'abord vient l'ambivalence, puis l'engourdissement, puis la botte. Appelons cela notre crépuscule grandissant. Quand le crépuscule se terminera, il n'y aura que des gémissements anonymes dans l'obscurité. En fait, on peut même les entendre dans ce crépuscule. Voici des extraits de quelques lettres de plus que Ken et moi avons reçu concernant l'utilisation des lois contre les citoyens. À mon avis, ils constituent de tels gémissements.

Un garçon agé de dix ans qui a été livré aux Services de la protection de l'enfance pour s'être déshabillé avec son frère de six ans pour comparer leur pénis (un incident isolé qui est arrivé lorsqu'il visitait son père — la belle-mère a appellé les Services de la protection de l'enfance). Il a fini par être inculpé pour agression sexuelle, a dû suivre une assistance psychologique de crise, a été placé en probation, et a dû s'inscrire comme délinquant sexuel jusqu'à l'âge de vingt-trois ans. À cause de son statut de délinquant sexuel, lui et sa mère ont été expulsés de leurs logements. Il a quitté l'école en classe de seconde parce qu'il ne pouvait pas supporter les railleries de ses camarades. Bien qu'il ait été mineur, sa photo et ses informations personnelles ont été mises sur le site publique des délinquants sexuels, comme le sont les photos de tous les délinquants sexuels mineurs. Il n'a jamais pu réaliser son rêve d'entrer dans la Marine, et il perd souvent son boulot quand ses employeurs découvrent son statut d'ex-délinquant. En tant que délinquant sexuel il a l'obligation de se ré-inscrire dès qu'il déménage. Une fois son père a déménagé, et il ne l'a pas notifié aux tribunaux, alors pendant une visite avec son père il a été arrêté pour défaut d'inscription et a fini par passer quarante six jours en prison parmi des violeurs récidivistes et des meurtriers. Tout cela soi-disant parce qu'il a eu un comportement infantile, montre moi la tienne et je te montrerais la mienne, quand il était un enfant. Et c'était un garçon qui, d'après sa mère, était un petit bonhomme éveillé, plein de potentiel et qui n'avait jamais eu d'ennuis auparavant. Regardons les choses en face, quand un gamin qui veut innocemment comparer son pénis avec celui de son frère est traité comme un monstre qui aurait violé et sodomisé sa victime sous la menace d'un couteau, nous sommes peut-être juste un brin sur-réactifs quand il s'agit de la sexualité des enfants dans notre société.

 

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Merci encore à Roland pour le lien

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