Affaire Bettencourt : la police fait une perquisition chez Eric Woerth

Publié le par sceptix

Le Monde.fr | 11.02.11 | 10h29  •  Mis à jour le 11.02.11 | 10h55

Eric Woerth, ancien ministre du travail, au Sénat, le 22 octobre 2010.

Eric Woerth, ancien ministre du travail, au Sénat, le 22 octobre 2010.AFP/JACQUES DEMARTHON

 

L'affaire Bettencourt repart de plus belle. Les enquêteurs de la brigade financière, sur ordre des juges bordelais désormais chargés du dossier, ont récemment perquisitionné le domicile de l'ancien ministre du travail, Eric Woerth, suspecté de trafic d'influence.

Par ailleurs, les magistrats semblent s'intéresser au rôle joué par l'Elysée pendant l'affaire Bettencourt. Ils ont ainsi entendu, jeudi 10 février, comme témoin, Patrick Ouart, l'ex-conseiller pour la justice de Nicolas Sarkozy, à l'Elysée, jusqu'en 2009.

Ils ont également, comme l'a révélé le Point.fr, fait procéder à des perquisitions à son domicile, et dans ses bureaux du groupe de luxe LVMH, où il conseille Bernard Arnault.

M. Ouart était cité dans les enregistrements clandestins opérés par le majordome de Liliane Bettencourt. L'ancien gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, relatait ses conversations avec le pouvoir exécutif : "J'ai vu l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour les affaires juridiques et judiciaires, Patrick Ouart, qui n'est plus à l'Elysée, mais qui n'a pas été remplacé et qui travaille chez Bernard Arnault, et qui m'aime beaucoup. Et il a voulu me voir l'autre jour et il m'a dit : 'M. de Maistre, le président continue de suivre ça de très près."

"IL M'A DIT QUE LE PROCUREUR COURROYE..."

De fait, l'affaire Bettencourt était scrutée par le Château. Patrick Ouart a toujours affirmé que l'Elysée voulait simplement éviter que L'Oréal ne tombe sous la coupe de Nestlé, le géant suisse. M. de Maistre avait du coup été reçu par le président de la République.

Dans les écoutes, le gestionnaire de fortune poursuivait, à propos de M. Ouart : "Il m'a dit que le procureur Courroye [procureur au tribunal de Nanterre] allait annoncer le 3 septembre, normalement, que la demande de votre fille était irrecevable. Donc classer l'affaire. Mais il ne faut le dire à personne, cette fois-ci."

Le 3 septembre 2009, le parquet de Nanterre jugeait irrecevable la plainte de la fille de Mme Bettencourt.

Gérard Davet

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