Construire une plateforme de rassemblement

Publié le par Charlotte sceptix

 

 

fete fedearc07_fede_01fExplosion des inégalités, chômage de masse, désindustrialisation, panne de l’ascenseur social, émiettement de l’école… Au-delà même de ses aspects financiers et économiques, la crise que nous traversons actuellement est aussi, et peut-être avant tout, morale et politique.

Divorce grandissant entre un peuple, qui oscille entre indifférence, abstention, vote protestataire, fatalisme, dégoût ou cynisme, et des élites ayant perdu le sens de l’intérêt général, et qui appartiennent désormais à une nouvelle oligarchie mondialisée et apatride.

Affaissement de la politique, devenue simple gestion des conséquences de ce que l’on appelle la mondialisation (et qui n’est finalement rien d’autre que la forme de nos renoncements successifs), sans faire l’effort d’en remonter jusqu’aux causes (par pure idéologie ou par impossibilité de se renier).

Crise de confiance des citoyens à l’égard de leurs élus, de droite comme de gauche… Car, si beaucoup restent encore sentimentalement (voire viscéralement) attachés à un clivage devenu largement fictif, force est de constater que les véritables questions clivantes de notre société dépassent de loin les actuelles chapelles politiciennes. Loin de vouloir effacer toute opposition (et nous transformer tous en petits êtres bleus, dansant et chantant au coin du feu, main dans la main…), les lignes de partage doivent être redéfinies, en bousculant sérieusement la configuration actuelle de l’échiquier politique. C'est à cette condition seulement que nous y verrons plus clair. Comme au 19ème siècle, lorsque les monarchistes étaient encore légions et que la solution républicaine faisait encore débat, la question d’aujourd’hui est à nouveau institutionnelle et gouvernementale. Quelle place pour la France dans le monde et dans l’Europe ? Quelle place pour la décision politique à l’heure du laisser-faire généralisé ? Quel avenir pour la République ?

Il est plus que temps de réagir. C’est à un arc républicain, seule chance pour la France, seule réelle alternative à la politique d’alternance stérile, qu’il nous faut travailler, afin de rassembler les républicains au-delà des appartenances partisanes, rapprocher les tendances parallèles, mais aussi faire venir des citoyens qui se sont soit détournés de la politique, soit qui n’y sont jamais venus jusqu’à présent.

Il est nécessaire de tendre la main autour de soi, sur la base d’un consensus républicain à définir plus précisément, dans l’objectif général d’arrêter le démantèlement de l’Etat social et républicain hérité notamment de la Révolution de 1789, du Conseil National de la Résistance et de la Constitution de la Vème République.

 

– Principes –

  • Défense de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale (art. 1 de la Constitution de 1958), de ses valeurs, Liberté, Egalité, Fraternité (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789) mais aussi de son modèle juridique qui fait prédominer la Constitution et la Loi sur la Jurisprudence.
  • Réaffirmation de la Nation comme communauté de citoyens indépendamment des origines, des appartenances religieuses et philosophiques (héritage de 1789 - art. 1 de la Constitution de 1958)
  • Défense d’un modèle social (programme du CNR), qui malgré ses rigidités, voire grâce à elles, demeure un amortisseur social en période de crise et un garant d’équité entre les citoyens.
  • Défense de services publics au plus proche des usagers (programme du CNR)
  • Indépendance de la France qui, loin d’être devenue marginale, doit prendre la mondialisation à bras le corps, reprendre conscience que sa voix est attendue dans le monde, et reprendre confiance dans sa puissance symbolique (héritage gaulliste).
  • Nécessité d’un Etat stratège, garant du long terme (héritage colbertiste)
  • Action diplomatique en faveur d’une re-régulation de l’économie et de la finance, débridées de façon dogmatique depuis plus de 30 ans (accords de Bretton Woods de juillet 44 et Charte de la Havane de 1948). La France doit réunir autour d’elle une coalition d’Etats (en Europe et hors d’Europe, dans ses zones d’influence historiques et ailleurs).
  • Œuvrer dans un esprit de justice sociale en faveur d’une répartition capital-travail plus équitable, en faisant rebasculer les 10% de PIB que le capital (principalement spéculatif) a grignoté sur le travail en une trentaine d’années (participation gaulliste) ; ce qui règlerait rapidement les problèmes d’équilibre de la sécurité sociale, de la retraite, et à terme de la dette, en s’appuyant en parallèle sur une fiscalité plus juste.
  • Défense du tissu industriel par des mesures ciblées de protection contre la libéralisation débridée des échanges internationaux, en particulier avec les pays à bas coût de main d’œuvre (Charte de la Havane…).
  • Respect de  la souveraineté nationale et populaire (héritage de 1789 – article 3 de la Constitution), au lieu de s’en couper, au service des nouvelles « puissances de l’Argent », de l’oligarchie mondialisée coupée des réalités populaires, dans une Europe de plus en plus technocratique, fondée non plus sur l’intérêt général mais sur une logique matérialiste dans laquelle prédomine le lobbying.
  • Recentrage de l’Education sur ses missions de base après des années de réformite aiguë et de saucissonnage : l’instruction des esprits, la transmission des connaissances et des savoir-faire. (héritage de 1789 et de la IIIème République)
  • Refus du communautarisme qui dissout la notion de citoyen et met à mal celle de laïcité. (héritage de 1789 et de la IIIème République)
  • Refus d’une régionalisation aux relents de féodalisme, qui ne fait que masquer les reculs de l’Etat. (héritage capétien)
  • Refus de la concentration des organes de presse au service de lobbies, industriels ou bancaires.
  • Défense d’une écologie non dogmatique, qui soit au service de l’Homme.

 Mathieu Lavarenne

 

 

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