Fonds de soutien : les bourses européennes europhoriques

Publié le par sceptix

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La création d'un mécanisme d'aide financière aux pays de l'Union européenne en difficulté rassure les marchés. L'euro et les places financières européennes affichent lundi 10 mai de fortes hausses

L'euro et les Bourses européennes, en particulier celle de Madrid, s'envolaient lundi 10 mai après l'annonce d'un accord des pays de l'Union européenne (UE) sur un vaste mécanisme de soutien aux pays de la zone euro en difficulté, destiné à rassurer les marchés. Toutes les places financières européennes et asiatiques affichaient des hausses allant de 4% à 11% après leur chute de la semaine dernière, et l'euro remontait au dessus des 1,30 dollar.

Vers 10h25, Madrid prenait plus de 10,34%, Paris 7,11%, Lisbonne 7,72%, Milan 7,77%, Amsterdam 4,71%, Londres 3,95% et Francfort 4,06%, Bruxelles 6,49%, Athènes 7,63%. La Bourse suisse engrangeait 3,70%. Un peu plus tôt, les Bourse d'Asie avaient les premières salué le plan européen, Tokyo avait terminé en hausse de 1,60%, Sydney de 2,35% et Taipei de 1,29%.

Les valeurs bancaires s'envolent

L'euro est repassé au dessus des 1,30 dollar lundi matin, affichant 1,3028 dollar, contre 1,2759 dollar vendredi 7 mai. Il avait atteint la veille son plus bas niveau depuis mars 2009 à 1,2523 dollar, à cause de craintes d'une contagion des problèmes financiers de la Grèce à d'autres pays de la zone euro.

Le plan de secours européen a aussi calmé le tourbillon des marchés obligataires, où le taux des obligations d'Etat grecques à 10 ans enregistrait une détente spectaculaire, revenant à son niveau d'il y a un mois. Vers 10h, leur taux chutait autour de 6,5%, un plongeon par rapport au taux de plus de 12% atteints vendredi 7 mai.

Sur les places boursières, les valeurs bancaires, qui avaient fortement chuté la semaine dernière profitaient tout particulièrement du rebond, avec des hausses de plus de 15%.

A Paris, Crédit Agricole prenait 17,60%,

Société Générale 17,55%

et BNP Paribas 13,48%,

Natixis 16,58%

et Dexia 14,24%.

A Zurich, Credit Suisse décollait de 8,76% et UBS de 9,87%.

A Madrid, Santander s'envolait de 20,10%.

Les problèmes de dettes restent toujours à résoudre

Dans la nuit de dimanche 9 à lundi 10 mai à Bruxelles, à l'issue de plus de onze heures de tractations, les ministres des Finances de l'UE se sont mis d'accord sur la mise en place d'un plan de secours historique pouvant aller jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro. Cette enveloppe inclut des prêts et garanties des pays de la zone euro, ainsi que des prêts du Fonds monétaire international (FMI).

"La crise s'atténue grâce à la série de plans d'aide", a estimé Satoru Ogasawara, un analyste du marché des changes à la banque Credit Suisse. "Au vu de ce plan, les dangers de défaut de paiement de l'Espagne et du Portugal diminuent, mais leurs problèmes de dette sont encore à résoudre", a-t-il souligné.

De son côté, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a estimé que cet accord était "un grand pas en avant", en arrivant à Bâle pour une réunion des banquiers centraux.

AFP via LaCroix



10/05/2010 9:07

Les banques françaises sont les plus exposées aux difficultés de la Grèce


Les établissements tricolores ont également des intérêts importants en Espagne et au Portugal, dont la situation alimente aujourd’hui les inquiétudes

Les difficultés de la Grèce peuvent-elles dégénérer en nouvelle crise bancaire ? La crainte est aujourd’hui prise très au sérieux. La semaine du 3 au 9 mai, l’agence de notation Moody’s a ainsi mis en garde contre le risque de répercussion de la dégradation de la dette publique de certains pays sur leur système bancaire. Avec en ligne de mire la Grèce, mais aussi le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et le Royaume-Uni.

Conscients du danger
, les gouvernements européens ont multiplié ces derniers jours les appels aux établissements bancaires pour qu’ils ne tarissent pas le robinet du crédit dans ces pays, afin de ne pas alimenter une spirale récessive. La chancelière Angela Merkel a expliqué la semaine dernière que les banques allemandes participeraient au plan de soutien à la Grèce. Plusieurs d’entre elles, comme la Deutsche Bank ou les assureurs Allianz et Munich Re, ont ainsi annoncé vendredi 7 mai qu’elles acceptaient de ne pas se faire rembourser leurs créances grecques qui arrivent à maturité d’ici à mai 2013, soit 8,1 milliards d’euros.

« Les grandes banques françaises ont pris l’engagement de maintenir leur exposition sur la Grèce dans le cadre des discussions actuelles avec le FMI et la Commission européenne », affirmait de son côté mercredi la ministre de l’économie, Christine Lagarde. « On va faire tout ça, mais rien de plus », a cependant tenu à préciser Baudouin Prot, le directeur général de BNP Paribas, le lendemain.

L’établissement le plus exposé serait BNP Paribas

Au total, l’exposition des banques européennes atteindrait 141,8 milliards d’euros (au 31 décembre 2009), selon la Banque des règlements internationaux (BRI). Au niveau mondial, l’exposition serait de 177,3 milliards d’euros. Les banques françaises sont les plus engagées en Grèce avec environ 53 milliards d’encours (contre 31 milliards pour les homologues allemandes). L’essentiel de ces créances ne concerne pas la dette publique, mais des prêts aux ménages et aux entreprises.

La raison est simple. Les banques hexagonales ont fortement investi en Grèce ces dernières années en rachetant des établissements grecs : Emporiki pour le Crédit agricole en 2006 (qui a déjà lesté ses comptes d’un milliard en 2009) et Geniki pour la Société générale (qui n’en détient toutefois que 53 %). Dans un communiqué vendredi, le Crédit agricole a annoncé qu’il détenait environ 1,25 milliard d’euros d’obligations de l’État grec. De son côté, Emporiki a en portefeuille 23 milliards de crédits au circuit économique.


Le risque le plus immédiat concerne le risque souverain, avec la crainte que la Grèce ne puisse pas rembourser ses emprunts, qu’elle obtienne un nouveau moratoire de remboursement ou, scénario ultime, qu’une partie de son ardoise soit effacée, au grand dam des créanciers. L’établissement le plus exposé serait ainsi BNP Paribas qui a 5 milliards de dettes souveraines dans ses comptes (auxquels s’ajoutent 3 milliards de crédits aux entreprises). La cotation de cette banque a dû être suspendue quelques minutes avant la clôture à la Bourse de Paris, vendredi, en raison d’un trop grand nombre d’ordres.

Les banques françaises possèdent 220 milliards de créances en Espagne

Les comptes de la Société générale, eux, comportent 3 milliards de dettes publiques et 3,8 milliards de dettes commerciales et le groupe Banque populaire-Caisse d’épargne dispose de 1,4 milliard de dette publique grecque et évalue ses crédits privés à 700 millions dans le pays. « Tout est lié. Si l’État grec ne pouvait pas respecter ses échéances, les particuliers et les entreprises ne seraient alors pas dans une situation meilleure. Car plus les taux des obligations grecques augmentent, plus le coût des crédits à l’économie est élevé », souligne Philippe de Vandière, analyste chez IG Markets. L’assureur Axa, exposé à la Grèce à hauteur de 500 millions d’euros, a perdu 6,56 % à la clôture.

La peur de la contagion et de l’effet domino agite les marchés. Au-delà des incertitudes sur la solvabilité de certains États, les investisseurs considèrent désormais le secteur bancaire comme le maillon faible de la crise et s’alarment face à d’éventuels risques dissimulés.


Vendredi, des rumeurs selon lesquelles plusieurs grandes banques rencontreraient des problèmes de refinancement ont alimenté la panique. D’autant que derrière la Grèce se profilent les difficultés de l’Espagne et du Portugal. Les banques françaises ont également des expositions assez fortes dans ces deux pays. Selon la BRI, elles possèdent 220 milliards de créances en Espagne (titres d’État et prêts à la sphère privée). Leurs prêts au Portugal s’élèvent à 45 milliards d’euros. En Irlande, autre pays jugé à risque, ils atteignent 60 milliards.

Jean-Claude BOURBON

LaCroix

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R
<br /> <br /> contrairement à ce qu'on a cru en 2008, ils n'ont pas compris les leçons de la crise des subprimes et autres aberrations, en fait ça se passe comme dans la fable<br /> du scorpion et de la grenouille : http://miltondassier.over-blog.com/article-et-dire-qu-ils-voulaient-moraliser-le-capitalisme-49817753.html le capitalisme est irréformable. Chavez avait raison en 2005 : il est<br /> impossible d'amender le capitalisme, il faut l'abattre carrèment.<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> les "marchés" (comprenez les spéculateurs boursiers) sont contents : ils vont se faire sustenter par les pauvres grecs, un hold-up quoi; dans ces cas la les peids nickelés sont toujours<br /> euphoriques. Sauf que les pieds nickelés ça faisait rie, et ils perdaient toujours tout à la fin, pour que ça soit moral.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> 750 milliards encore une fois pour sauver spéculateurs et banquiers<br /> <br /> <br /> Le cours de bourse des banques explose...<br /> <br /> <br /> <br />