Crise financière: L’Afrique ne sera pas épargnée
Entre la zone franc d’Afrique de l’Ouest et les autres pays francophones, il y a eu un accord pour faire une monnaie unique. Cet accord avance tout doucement. La monnaie est un élément très important de l’autonomie. Or le franc CFA qui veut dire colonies françaises d’Afrique est une monnaie dépendante créée le 26 décembre 1945 à la suite des accords de Bretton Woods.
La zone franc regroupe quatorze (14) pays africains. La réunion ordinaire du Conseil des Ministres tenue à Bamako le 26 septembre 2008 à relevé la persistance des incertitudes liées à un environnement global marquée par la crise financière internationale actuelle et le niveau élevée de l’inflation dans les Etats membres de l’UEMOA.
En zone franc, le système bancaire hérité de la colonisation a littéralement explosé, laissant nombre d’établissements sur le carreau. Entre 1989 et 1999, de liquidation en assainissements, de privatisation en créations, le système bancaire des pays africains de la zone franc a changé de physionomie. Notre système bancaire est complètement «pourri», constate un chef d’entreprise malien.
Depuis quelques années, les banques africaines sont en cessation de paiement, ou ont mis la clé sous le paillasson. Au Bénin, la totalité des établissements bancaires ont été liquidés à la fin des années 1990, mettant ainsi les entreprises en situation délicate. Au Sénégal, sept (07) banques sur douze (12) ont déposé leur bilan.
Sur les soixante deux (62) banques que compte aujourd’hui l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (U.E.M.O.A.), une grande majorité est issue d’une restructuration. Les raisons de ce mouvement sont bien connues : crise de la dette, chute des cours des matières premières.
Les banques nationales (banques dites de développement) sont en faillite. La restructuration du système bancaire de la zone franc et la perte de l’influence des banques françaises ont ouvert la voie à d’autres qu’il convient d’appeler «la nouvelle banque africaine».
Quatre nouveaux réseaux privés africains ont vu le jour entre 1980 et 2007. Bank Of Africa, Ecobank, BSIC, BRS, banque atlantique, présentes dans plusieurs pays de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La crise actuelle
Elle pourrait être considérée comme une excellente occasion de mettre à plat le système bancaire pour lui permettre de rédécoller, même très faible sur des bases saines. Déjà, bon nombre de banques nationales ont été restructurées. Mais les banques commerciales à capitaux européens, marocains ou libyens sont le plus souvent dans ne situation délicate pour accorder des prêts.
Les Etats africains sont en réalité des monarchies. Le sommet de la pyramide est tenu par un seul homme, qui dirige. Il est entouré d’une cour (gouvernement) et d’un bureau politique national. C’est lui qui donne l’exemple. Comme règle générale, le Chef lui-même puisse largement dans les banques nationales, se fait construire des Palais, acheter des immeubles en Afrique, construire des hôtels et acheter des résidences à Paris.
La Banque Malienne de l’Habitat créée en 1994 était déjà en faillite parce qu’elle avait été pour le régime ADEMA ce que fut la BDM pour la défunte UDPM. Aujourd’hui on compte un nombre impressionnant de banques présentes dans notre pays. Ce qui rend difficile la circulation de l’argent. Ajouté à celles-ci les caisses d’épargne qui foisonnent jusque dans les gros villages.
Halte aux mensonges des banquiers maliens !
Le cadre malien a toujours aimé mentir à son peuple. Quelques jours avant la dévaluation un excellent économiste de surcroît Ministre de la République avait dit à la télévision nationale que le Mali ne sera pas touché par la dévaluation. Trois jours après sa déclaration, la dévaluation a touché toute l’Afrique. Et le même Ministre est revenu au petit écran défendre ses propos. Mais hélas ! Mal était sa présence en direct. Le premier coup de fil d’une femme a tranché : «Monsieur le Ministre allez vous-en»
C’est dans ce même contexte que les téléspectateurs et les auditeurs de l’ORTM ont écouté les propos des financiers Moussa Alassance DIALLO et de Mme SOW Fatoumata ISSABRE. La réponse à leurs interventions c’est dans quelques jours. Combien de banques appartiennent à l’Etat Malien ?
La BNDA, la BHM et la BMS ne sont-elles pas des succursales de la BDM. Elle-même restructurée par les marocains. Les banques appartiennent à l’Etat mais les sous proviennent d’ailleurs.
Amy Sanogo
Inter De Bamako du 20 octobre 2008
http://www.lemali.fr/crise-financiere%3a-l%92afrique-ne-sera-pas-epargnee-2008102015353.html