La BCE baisse ses taux et aide les banques, mais pas les Etats

Publié le par Charlotte sceptix

 

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé sans surprise jeudi de baisser son principal taux directeur à 1% et d'élargir son aide aux banques de la zone euro. Elle a toutefois campé sur son refus de porter secours aux Etats.

"Pour l'instant, la BCE fait tout pour être le prêteur en dernier ressort des banques mais pas des gouvernements", a commenté un économiste chez ING.

Le conseil des gouverneurs de l'institution monétaire de Francfort, inquiète de la défiance des marchés à l'égard des établissements bancaires européens, a décidé de deux opérations de prêts sur 36 mois pour leur éviter une pénurie de liquidités. Jusqu'ici, la BCE pratiquait de tels prêts, à volume illimité et à taux fixe, sur des durées allant du jour le jour jusqu'à un an.

Etats écartés

La BCE va en outre élargir le spectre des garanties ("collatéraux") exigées en échange de ses prêts, afin de permettre aux banques les plus en difficulté d'accéder à ses financements.

Son président Mario Draghi a en revanche refroidi les attentes d'une intervention massive en faveur des Etats. Il a préféré appeler les dirigeants européens à "faire le maximum" pour retrouver la confiance des investisseurs.

Il a une nouvelle fois appelé de ses voeux un nouveau "pacte budgétaire" en zone euro, pour enrayer les déficits, et réclamé sa mise en place rapide, une manière de s'opposer à des procédures trop longues de ratification en cas de modification des traités européens.

Fonds de stabilisation

M. Draghi a exclu que la BCE apporte un soutien plus marqué aux Etats, notamment au travers de rachats plus importants de dette publique, dont il a encore dit qu'ils étaient "limités" et "temporaires".

"Les traités interdisent un financement monétaire des Etats", a-t-il dit, estimant que pour porter aide aux pays en détresse, sa "préférence allait au FESF et au MES", soit le mécanisme de soutien déjà mis en place et celui qui doit le relayer.



(ats / 08.12.2011 18h36)Romandie news

 

Par contre :

CRISE/Les banques centrales de l'UE pourraient prêter 200 mrd EUR au FMI

 

Bruxelles (awp/afp) - Les banques centrales européennes pourraient prêter 200 milliards d'euros au Fonds monétaire international (FMI) pour renforcer ses ressources en vue d'éventuels nouveaux plans d'aide à des Etats de la zone euro, selon une des propositions discutées en marge du sommet de l'UE.

"Ce n'est pas tranché, ce n'est qu'une proposition pour l'instant", a déclaré jeudi à l'AFP un diplomate européen.

Selon cette piste qui devait être soumise aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne réunis à partir de jeudi soir à Bruxelles, les banques centrales nationales des 17 Etats de la zone euro feraient des prêts bilatéraux pour un montant global de 150 milliards d'euros au FMI. Les dix autres pays de l'UE prêteraient 50 milliards supplémentaires.

Une autre source gouvernementale européenne a toutefois affirmé que cette option n'était "pas poursuivie avec la même vigueur que les autres" visant à renforcer les pare-feu européens face à la crise, "car les montants ainsi dégagés seraient insuffisants".

L'idée d'augmenter les ressources du FMI s'est imposée ces dernières semaines face à l'incapacité des Européens à renforcer suffisamment leur fonds de secours censé stopper la propagation de la crise. Le FMI ne dispose en effet plus d'assez d'argent pour venir en aide, s'il le fallait, à une grande économie comme l'Italie.

Mais face à l'hostilité américaine, une augmentation générale des ressources de l'institution financière internationale a été écartée au profit de contributions bilatérales volontaires de pays émergents et européens.

La balle est alors passée dans le camp de la Banque centrale européenne (BCE): pour contourner l'opposition de l'Allemagne à une intervention accrue de l'institut monétaire de Francfort face à la crise de la dette, l'hypothèse d'un prêt de la BCE au FMI, ou plus exactement des banques centrales nationales de la zone euro qui avec le la BCE constituent "l'Eurosystème", a été émise.

L'argent serait ensuite reversé sous forme d'aide à des pays comme l'Italie ou l'Espagne.

Le FMI, tout comme plusieurs capitales européennes, estiment cette option faisable sur le plan juridique. Mais des experts ont émis des doutes, soulignant que la BCE n'est pas membre à part entière du FMI.

Cet écueil peut toutefois être contourné en permettant aux banques centrales nationales de la zone euro de faire des prêts bilatéraux au Fonds, comme prévu par la proposition sur la table du sommet de Bruxelles.

rp



(AWP / 08.12.2011 15h31) Romandie news

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