Les députés allemands se résolvent en maugréant à voter le MES vendredi
BERLIN - Les députés allemands vont voter comme prévu vendredi dans la soirée sur le pacte budgétaire et le mécanisme de sauvetage MES, ont annoncé plusieurs d'entre eux, malgré les accords conclus par Angela Merkel avec ses partenaires à Bruxelles qui en faisaient maugréer plus d'un.
Frank-Walter Steinmeier, chef de file des députés sociaux-démocrates (SPD, opposition) au Bundestag (chambre basse), a confirmé s'attendre à ce que le vote ait lieu comme prévu vendredi soir sur les deux textes de loi, celui sur le pacte budgétaire et celui sur le mécanisme de sauvetage MES.
Des sources proches du parti libéral FDP, petit partenaire de coalition des conservateurs de Mme Merkel, ont également confirmé que la session au Bundestag était toujours prévue à 15H00 GMT et son ordre du jour inchangé.
Les concessions faites par la chancelière à ses partenaires européens lors d'un sommet-marathon à Bruxelles ont suscité des critiques en Allemagne, et conduit les députés de la commission du Budget à se réunir en session exceptionnelle vendredi en milieu de journée, donnant lieu à des spéculations sur la tenue du vote.
Via Twitter, l'expert en questions budgétaires du SPD Carsten Schneider a estimé que Mme Merkel devait s'expliquer sur son virage à 180 degrés.
Sous la pression de l'Italie et de l'Espagne, la chancelière conservatrice a levé vendredi matin son veto à l'utilisation des fonds européens pour recapitaliser directement des banques, et accepté d'assouplir les conditions du rachat de dette de pays en difficulté par ces mêmes fonds.
Ces nouvelles dispositions donneront lieu à des négociations difficiles avec les élus, a prévenu M. Steinmeier, mais vraisemblablement seulement dans un deuxième temps, quand il s'agira de se prononcer dessus par un nouveau vote. Mme Merkel devra toutefois s'en expliquer dans son allocution aux députés en fin d'après-midi.
La chancelière doit arriver à une majorité des deux-tiers au Bundestag et au Bundesrat (chambre haute) sur le pacte budgétaire et le MES, et a besoin pour cela du vote de l'opposition.
Dans la foulée du vote au Bundestag prévu vers 18H00 GMT, les deux textes partiront dès vendredi soir au Bundesrat, chambre de représentation des Länder (régions).
aue-mtr/dro
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(©AFP / 29 juin 2012 16h53)romandie news
New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en nette hausse vendredi, saluant l'accord surprise conclu au sommet européen de Bruxelles sur le financement des banques: le Dow Jones gagnait 1,68% et le Nasdaq 2,22%.
Vers 14H35 GMT/16h45 HEC, le Dow Jones Industrial Average bondissait de 212,06 points à 12'814,32 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 63,21 points à 2912,70 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 se hissait de 1,87% (+24,89 points) à 1353,93 points.
Wall Street avait terminé en baisse jeudi en dépit d'une nette remontée en fin de séance, dans un marché focalisé sur le sommet européen de Bruxelles et digérant le oui de la Cour suprême américaine à la réforme de santé: le Dow Jones avait cédé 0,20% à 12'602,26 points et le Nasdaq 0,90% à 2849,49 points.
"Le net rebond du marché est dû à ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique, les dirigeants européens ayant annoncé des mesures qui pourraient mener la zone euro sur la voie d'une résolution de sa crise de la dette", ont salué les analystes de Charles Schwab.
A l'issue d'un sommet de la zone euro qui s'est achevé au petit matin vendredi, le président de l'UE Herman Van Rompuy a notamment annoncé la mise en place d'ici la fin de l'année d'un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques, sous certaines conditions, via le Fonds de secours de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité (MES).
La zone euro est également prête à faire un usage plus "souple" de ces mécanismes financiers afin qu'ils puissent acheter directement de la dette étatique.
"Il s'agit d'une étape importante car cela signifie que le risque associé au soutien des banques est garanti à l'échelle de l'Europe et non plus seulement à l'échelle des seuls pays. Le soutien aux banques ne se traduirait pas par une hausse de la dette souveraine de pays comme l'Espagne et la France", a applaudi Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com.
Aux Etats-Unis, le marché digérait en outre une série de statistiques économiques mitigées.
Selon des chiffres officiels, les dépenses de consommation des ménages sont restées stables en mai par rapport à avril, tandis que leurs revenus augmentaient légèrement. En outre, l'activité s'est accéléré dans la région de Chicago en juin, l'indice ISM s'établissant à 52,9%.
"Il y a toujours de la croissance, mais elle est molle", a commenté Dick Green.
Plus confiantes pour l'Europe, les grandes banques américaines affichaient de belles performances: Bank of America s'envolait de 4,33% à 8,07 dollars, Citigroup de 4,24% à 27,51 dollars, Morgan Stanley de 4,04% à 14,43 dollars, et Goldman Sachs gagnait 2,57% à 95,89 dollars.
Toujours dans le secteur financier, JPMorgan Chase repartait en hausse de 1,84% à 36,54 dollars, après ses pertes de la veille. Selon le New York Times, les pertes de courtage enregistrées lors de l'affaire dite de "la baleine de Londres" totaliseraient 9 milliards de dollars, contre seulement 2 milliards annoncés par le groupe.
Les valeurs technologiques évoluaient nettement dans le vert: le géant du secteur Apple prenait 1,71% à 578,76 dollars, tout comme Google qui prenait 2,00% à 575,51 dollars. LinkedIn s'appréciait de 3,83% à 106,67 dollars, Amazon montait de 2,22% à 226,22 dollars, Yahoo! de 1,84% à 15,73 dollars.
Lanterne rouge du marché, le groupe canadien RIM, fabricant du téléphone multimédia BlackBerry, plongeait de 17,80% à 7,51 dollars après l'annonce la veille de résultats nettement inférieurs aux attentes, d'au moins 5.000 suppressions d'emplois et du report du lancement de son nouveau système d'exploitation.
De même, le fabricant américain d'articles de sport Nike plongeait de 10,37% à 86,84 dollars après avoir publié jeudi un bénéfice annuel inférieur aux prévisions, à cause de dépenses de marketing en hausse.
Dans le secteur automobile, le constructeur automobile américain Ford abandonnait 3,96% à 9,69 dollars après avoir averti jeudi qu'il serait probablement dans le rouge en dehors des Etats-Unis où les "opérations sont sous pression", notamment en Europe.
Le marché obligataire évoluait en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 1,647% contre 1,577% jeudi, et celui à 30 ans à 2,743% contre 2,666%.
rp
(AWP / 29.06.2012 16h57)romandie news